Le Moulin de la Plataine
Bourcefranc Le Chapus : une origine agricole dès les XIe et XIIe siècles
La puissante et influente Abbaye-aux-Dames de Saintes avait presque toutes ses possessions sur le tracé de l'ancienne voie romaine qui aboutissait sur une presqu’ile face à l’île d’Oléron. Sur celle-ci était établie la paroisse de Saint-Pierre-de-Salles (ville de Marennes de nos jours et nom de son église).
L’Abbaye-aux-Dames y voit l’opportunité d’exploiter cet espace stratégique qui était fréquenté depuis l’Antiquité.
Des terres y furent concédées à des paysans afin d’être mises en valeur. Celles-ci étaient principalement couvertes de forêts. Des grands travaux de défrichement furent encouragés dès la seconde partie du XIe siècle par des moines défricheurs. Les paysans se regroupèrent pour former un village terrien.
Une exonération de taxes leur fut accordée, et par ce privilège, un bourg-franc vit le jour. Ce bourg-franc de l’époque médiévale prit par la suite le nom de Bourcefranc.
Dès le Moyen-Âge, on voit apparaître des moulins à vent pour permettre d’exercer la meunerie autrement qu’avec des moulins hydrauliques.
Les moulins étaient associés à une maison meunière, des pièces de terre et de vignes.
Celui de la Plataine (construit durant le XVIIe siècle) possède un quéreux (en patois charentais, espace commun à plusieurs propriétaires) avec son timbre (bac pour abreuver les animaux) et son puit à poulie.
Le moulin de la Plataine a été construit par des compagnons maçons « les Honnest Estrangers », au milieu du 17e siècle, sous le règne de Louis XIV (vers 1650 date retrouvée sur une vieille poutre par l’ancien propriétaire) mais sûrement avant 1711 (date gravée sur le mur à l’intérieur du moulin).
Les Amis du Moulin de la plataine
En août 2003, la municipalité de Bourcefranc-Le Chapus achète le moulin et la maison meunière située à proximité, une association est créée afin de le remettre en état de fonctionnement et de le faire visiter.
Principe de fonctionnement :
Les ailes du moulin :
Le système Berton : système qui permet, grâce à ses planches de bois coulissantes, de régler de l’intérieur du moulin la surface déployée en fonction de la force du vent grâce à un ensemble de couronnes dentées et de leviers et par un système mécanique de contrôler la vitesse de rotation.
L’orientation du toit, en fonction de la direction du vent, se fait de l’extérieur grâce à un grand levier appelé « guivre ».
La guivre pouvait être tractée par un âne qui s’arrêtait à l’abri du vent, derrière le moulin, ce qui maintenait les ailes face au vent.
Du sac de grain au sac de farine :
Le grain est versé dans une trémie puis acheminé au 2e étage par un système de godets .
Une 2e trémie achemine le grain vers les meules qui sont recouvertes par un ensemble de pièces de bois.
Les meules sont constituées de roche : la meulière, altération de calcaire et de marnes lacustres.
Après avoir transité par un système de bluterie, pour séparer la farine des impuretés (1er étage), celle-ci arrive dans l’ensachoir pour être prête à la livraison.